La forêt a de quoi surprendre. Comment ne pas se ressourcer à son contact ? Elle est faite d’étages, visibles et invisibles, explorant le sous-sol, écoutant les ondes du ciel, se balançant selon le vent. Elle sculpte constamment de nouvelles formes, souffle des mots entre les branches, et se meut pas à pas, en hauteur surtout. Elle est source de paix et de grandes frayeurs, abrite autant qu’elle peut désorienter. Elle pourvoit, guérit, rééquilibre, piège parfois. Elle a une âme, une âme connaissant tout de la patience, du rythme des saisons, de l’évocation des chants anciens. Elle enseigne, pour peu qu’on y prête attention, que l’harmonie doit primer sur les grands projets de démolition, que la vie dépend de l’eau, du soleil, de la terre, et du respect profond d’un équilibre essentiel à la survie.
La forêt est la maison de tant d’espèces. D’étonnantes routes sillonnent son espace. Des volatiles, aux cervidés, aux bestioles en tout genre y logent et s’y déplacent, y accomplissent leur mission. On y entend la vie en son sein, tout autant qu’on y capte la peur, celle du faux pas, celle du prédateur. Elle est si luxuriante, profuse, grandiose, et puis, elle est aussi une roue, cette forêt, s’activant par poussées sur le chemin du temps. Chaque arbre est un rayon de cette énorme roue, un rayon à antennes, agencé sur un cercle fluide. Les arbres sont en fait aux contours de cette roue, et ils tendent l’oreille et relaient toute stance captée. Leur rôle est donc primordial, si nous pensons pouvoir un jour retrouver notre chemin.
La forêt rectifie donc nos égarements, nos courtes vues. Elle nous regarde aller avec nos engins à pétrole, saccageant tout, et elle sait que nous n’avancerons pas ainsi. Elle le sait, parce qu’elle, elle a pris le temps de réfléchir. C’est sans doute sa façon de palper l’air de ses grands bras, sa manière d’accueillir la lumière, qui lui a permis d’acquérir cette infinie sagesse. En tout cas, elle semble bien en avance sur toutes nos gesticulations. Se laisser habiter par l’âme de la forêt nous guérirait peut-être un peu de l’étroitesse de nos graphiques, de nos budgets qui nous gangrènent, de nos égo-mégapoles tentaculaires. Son esprit peut croître en nous. Il n’y a pour cela qu’à tendre les bras nous aussi, palper l’air, et puis capter les stances à notre tour.
Spirale
axée
Huile sur isorel, 2010, 28 X 38 cm (11”X15”).
L’envolée du sapin
Huile sur toile, 2010, 76 X 102 cm (30”X40”).
Mutatis
mutandis
Huile sur isorel, 2011, 28 X 56 cm (11”X22”).
Lunes plus rares
Huile sur isorel, 2020, 28 X 36 cm (11”X14”).
Château au loin
Huile sur toile, 2021, 36 X 46 cm (14”X18”).
De tout dans la forêt
Huile sur isorel, 2021, 30 X 36 cm (12”X14”).
De l’arbre à l’eau
Huile sur isorel, 2021, 25 X 30 cm (10”X12”).
La voix de l’eau
Huile sur isorel, 2021, 23 X 28 cm (9”X11”).
La venue
Huile sur toile, 2021, 41 X 56 cm (16”X22”).
Légères, bien sûr!
Huile sur isorel, 2021, 23 X 30 cm (9”X12”).
Pollens d’eau
Huile sur isorel, 2021, 23 X 30 cm (9”X12”).
De saison en saison
Huile sur toile, 2022, 61 X 91 cm (24”X36”).
Jeu d’ondes
Huile sur toile, 2022, 45 X 61 cm (18”X24”).
Déroulement de lunes
Huile sur toile, 2022, 51 X 61 cm (20”X24”).
Envolée
sylvestre
Huile sur toile, 2022, 76 X 97 cm (30”X38”).
Question
d’orientation
Huile sur toile, 2022, 56 X 76 cm (22”X30”).
L’orientation
de la question
Huile sur toile, 2023, 72 X 91 cm (28”X36”).
Habiter la forêt jusqu’à ce qu’elle m’habite